Photos : Alice Duffelcocotte et Paula Rhoïde.

dimanche 20 novembre 2011

Parmi les livres que j'aime beaucoup...

...il y a un recueil des histoires du Hodja... Des histoires en apparence absurdes, mettant en scène un sublime idiot, si sublime qu'il invite à regarder autrement et donc à réfléchir autrement : le propre de l'absurde en somme !
Ça fait un moment qu'en picorant de ses histoires, je pense à sieur Walrus. Meuh, non pas parce que je pense que Walrus est un sublime idiot, mais parce que je me dis que peut-être, il apprécierait...
Alors, j'en dépose deux ici, l'intéressé pourra me répondre, s'il le veut (je ne soumets personne à la question, moi, d'abord) et vous, vous pourrez me dire si, à votre avis, en les lisant, vous auriez pensé qu'il apprécierait...
L'objet perdu
Nasrudin a perdu un somptueux turban.
« Tu dois être bien ennuyé, Mulla ! compatit un voisin.
— Non, je suis sûr de le retrouver : j'ai offert une récompense d'une demi-pièce d'argent.
— Mais, celui qui le trouvera ne va sûrement pas se défaire d'un turban qui vaut cent fois plus !
— J'y ai songé, figure-toi. J'ai signalé qu'il s'agissait d'un vieux turban, sale, très différent du vrai. »

Ce qu'il en coûte d'apprendre
Il y a profit à apprendre quelque chose de nouveau », se dit Nasrudin.
Il va trouver un maître de musique :
« Je veux apprendre à jouer du luth. Combien cela me coûtera-t-il ?
— Pour le premier mois, trois pièces d'argent. Ensuite, une pièce d'argent par mois.
— Parfait ! Je commencerai le deuxième mois. »

17 commentaires:

  1. Tu n'as pas tort, Sandrine, c'est le genre de truc qui m'amuse. Ça m'a même rappelé qu'au temps béni de ma jeunesse, j'avais écrit un roman qui commençait par le chapitre deux ;o)

    RépondreSupprimer
  2. Ah ! je l'aurais parié si j'avais eu l'âme à le faire ! Me voici intriguée maintenant... Une petite sortie chez TBE ?

    RépondreSupprimer
  3. La deuxième m'est familière, c'est une vieille blague des années trente (et donc la crise économique).

    Un homme entre dans un restaurant et demande :

    - Doit-on payer pour le pain au repas ?
    - Non, monsieur, lui répond le garçon.
    - Et la sauce, c'est compris ?
    - Aussi, monsieur.
    - Très bien, je prends du pain avec de la sauce.
    (I'll have bread and gravy)

    Quant à l'ami sieur Walrus, je pense qu'il a l'esprit scientifique, qu'il s'intéresse à tout, et aussi qu'il a un excellent sens d'humour. En plus, c'est un homme de goût, et comme moi, il aimerait tout de ta plume, j'en suis convaincue. ♥

    RépondreSupprimer
  4. Oh ben, je pense qu'il ne faut pas surestimer ma plume à ce point !
    Les histoires du Hodja remontent à quelques siècles, six je crois) et je pense qu'elles ont dû inspirer beaucoup de blagues !
    :-*

    RépondreSupprimer
  5. ah oui, j'ai déjà entendu parler de ce livre ; à l'époque ils n'avaient pas de belges pour se moquer peut-être ?... (espérons que Walrus ne repassera pas par là ;-)

    RépondreSupprimer
  6. J'adore Sheik Nasrudin.
    "Quand au village on veut qu'il pleuve, on lui demande de faire sa lessive, car à chaque fois qu'il étend son linge pour le faire sécher, il se met à pleuvoir."

    RépondreSupprimer
  7. Ben M2K on est tous d'origine belges ;-D

    Ah ben Berthoise moi aussi je l'adore ! ;-* Surtout celle des ânes et des paysans ! Faudra que je la cherche tiens !

    RépondreSupprimer
  8. Ça me fait penser à ceci :
    http://youtu.be/4W2cP0oxROw
    :-)

    RépondreSupprimer
  9. Umberto Eco a très bien parlé de cette distorsion entre le monde du lecteur et celui de l'histoire capable de générer le rire ou l'étonnement. C'est dans un opuscule intitulé "Lector in Fabula" que l'on peut trouver chez LP.

    RépondreSupprimer
  10. Oh, ben, tu me ramènes sur les bancs de la faculté dis donc ! J'ai lu ça à vingt ans, faudra que je m'y replonge, ça me permettra de voir s'il fait parti des bouquins lu à vingt et toujours apprécié à quarante, ou si comme d'autres il s'est usé avec le temps...
    Là j'ai ressorti l'eau et les rêves et je me dis que, ouaip bof, alors qu'à la fac j'avais été impressionnée, comme quoi... on change. Mince de mince, moi qui rêve d'être une imbécile heureuse, si je change d'avis je me dis que c'est pas gagné ! ;-D

    RépondreSupprimer
  11. "On ne peut clore le bec des gens comme on ferme un sac à coulisse".

    Un jour, Nasreddin Hodja se rend au village, son fils monté sur l'âne et lui à pied. Ceux qu'ils rencontrent en chemin font des réflexions à leur sujet : "Mais c'est le monde à l'envers ! Un homme âgé qui va à pied et un jeune homme jugé sans vergogne sur l'âne !". Nasreddin Hodja, en entendant ces paroles, fait descendre son fils et monte sur l'âne. Un peu plus loin, des gens qui sont au bord de la route s'exclament en les voyant : "Quelle honte ! Un grand type monté sur l'âne, tandis qu'un petit enfant va à pied. Il n'y a pas de pitié sur cette terre !". Nasreddin Hodja, entendant ces mots, prend son fils avec lui et ils continuent la route montés tous les deux sur l'âne. Un moment plus tard, ils rencontrent de nouveau des villageois. L'un d'eux s'écrie : "Ce n'est pas croyable ! Deux personnes sur cet âne efflanqué. Quelle cruauté ! Ils vont éreinter le pauvre animal.". A ces mots, Nasreddin Hodja descend de l'âne et en fait descendre également son fils. Ils poursuivent leur route, l'âne allant devant et eux derrière. A l'approche du village, quelqu'un sur la route dit à ses compagnons : "Regardez donc ces imbéciles ! L'âne s'en va paisiblement en ondulant de la croupe et eux se traînent à pied derrière lui. Quels idiots !". Entendant cela, Nasreddin Hodja dit à son fils : "Alors, tu as entendu ? Le mieux, c'est de faire à ta guise. Quoi que tu fasses, les gens y trouveront toujours à redire. On ne peut clore le bec des gens, comme on ferme un sac à coulisse."

    RépondreSupprimer
  12. Ah ça, c'est la sagesse même ! Sacré Hodja. Merci Lise !

    RépondreSupprimer
  13. Chacun avec sa peur et son désir du moment nous vois..libres de peurs et de désirs en nous nous pouvons toutefois aller.

    RépondreSupprimer
  14. Oh comme vos mots trouvent échos en moi, par contre l'exploration interne si elle m'est riche et nécessaire, dans un élan naturel je m'en détache aussi, partager, aller vers l'autre parfois, souvent, de temps en temps selon la richesse intérieure du moment pour ne pas m'abandonner à la complète contemplation et ne pas faire oeuvre de narcissisme. Apprendre alors à faire le tri car, il y a aussi de l'amour et de la tendresse dans l'air du temps et l'on ne peut les croiser ou les rencontrer sans croiser les peurs et les désirs de certains autres encore, en effet... Ainsi va la vie, triste et jolie ;-)

    RépondreSupprimer
  15. J'appelle cela "tisser" en référence au mouvement de va et vient des navettes et surtout au fait que l'ouvrage de nos vies est un subtil mélange du fil de trame et du fil de chaîne quand nous exprimons la Vie à travers nos vies.
    Si simple..en un sourire.
    C'est d'ailleurs pour cela que je suis ici.. tant la fraîcheur des mots est une nourriture essentielle ( essence-ciel ) à l'esprit ( laisse-prie ). Merci à Toi.

    RépondreSupprimer
  16. Oh, c'est joli-gentil tout plein et si vrai, merci à toi aussi le tissage bien serré, les petits accrocs réparés avec du fil coloré (quoi que noir itou, le noir est toutes couleurs (c'est un propos de calligraphe et c'est vrai que l'encre noire en invente, en écrit et en peint des merveilles !), le patchwork toutes ces métaphores me causent, me causent !

    RépondreSupprimer