Photos : Alice Duffelcocotte et Paula Rhoïde.

mardi 8 novembre 2011

Militante ? Je sais pas. Moi, ça c'est sûr.

Et voilà, j'ai lu un Musso...
Au fond ce type avance à découvert, il écrit des bouquins pour gagner sa vie et il assume... ça en soit ce n'est, à mon sens, pas critiquable. Après tout, l'édition est une machinerie qui tourne avec du blé...
Sortie de ce constat, je ne peux plus rien critiquer. Il a fait un choix avec lequel je ne suis pas d'accord. Musso dérange certains intellos qui préféreraient que l'édition publie des choses plus "nobles", plus dignes d'être achetées (leurs écrits peut-être...).
Notez que l'auto-édition dérange aussi certains intellos qui dans un esprit de contradiction pensent que l'écrivain raté (jeté par les maisons d'édition) s'auto-édite par crise d'égo ou de narcissisme. Tellement qu'il est orgueilleux qu'il ne veut pas se plier à l'autorité de l'éditeur... Ne pas se soumettre, être orgueilleux ? M'enfin, combien de personnes rêvent de n'avoir ni dieu, ni maître ?
L'auto-édition, c'est aussi une fabuleuse liberté d'expression non soumise à l'aval de l'éditeur, à la loi du marché, de l'offre et de la demande, un seul exemplaire vendu justifie de s'être auto-édité. Le livre a suscité un intérêt non dicté par la critique, la mode...
Quand un peintre peint sa toile et l'expose, il a la légitimité du peintre (après s'en suivent des considérations de goût, de castes et j'en passe...), quand un photographe prend une photo, il a la légitimité du photographe, il peut exposer tout autant que le peintre et plus facilement que l'écrivain.
Dans l'auto-édition, l'écriture prend, à mon sens, le chemin de la peinture, ou au sens plus large de l'image, elle se libère du carcan de la chaine éditoriale (qui n'est plus un passage obligé), de la loi du marché auquel le livre à été trop longtemps soumis.
Je crois qu'on m'a souvent posé la question : "pourquoi ne pas avoir envoyé de manuscrit à des éditeurs ?" J'ai toujours répondu avec un certain militantisme mais au fond, je m'auto-édite parce que je peins avec des mots, le verbe est mon geste, l'adjectif ma couleur. Parce que, dans le choix du chemin, j'aurais voulu qu'écrire soit comme peindre. J'avais même commencé à apprendre le dessin, mais voilà, ce que la vie m'a collé entre les mains, c'est une plume.
Prétentieuse ? Peut-être. J'assume. De toute façon, à mon âge, il est temps et entre nous, que les cons soient de ce côté-ci ou de l'autre de la barrière, le temps ne fait rien à l'affaire et si c'est moi l'imbécile (heureuse) ma foi, ça me va !

En fait, je suis pour la liberté d'expression et je suis aussi pour la liberté que l'artiste puisse gagner sa vie, ne serait-ce qu'un peu, sans se soumettre à une mode, à un marché, à un système.

Et puis, depuis que je communique sur mon petit art, je ne fais pas que m'auto-éditer, des fois j'offre à la consultation mes histoires. Y'a juste que parfois un peu de tunes, ça ne fait pas de mal ! Vous vivez d'amour et d'eau fraiche vous ?

10 commentaires:

  1. Après ce plaidoyer qui ma bien convaincue, ma foi, je retourne me coller à l'écriture !

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  2. Tu me rappelles ce que mon prof de littérature disait de Victor Hugo - il le détestait carrément (monsieur Dubois détestait Victor Hugo, tu comprends, ce n'était pas Hugo qui détestait monsieur Dubois) (autant que je sache).

    Cela dit, je pense que les gens absolument modestes ne se font pas publier. J'ai vu cela en voyant une collègue qui a lutté et lutté pendant je ne sais pas combien d'années pour y arriver.

    Donc, un peu d'orgueil est une bonne chose. Sinon, on n'aurait rien du tout à lire ! ;-)

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  3. Je ne sais pas, l'écriture vois tu est quelque chose de bien particulier pour moi, ma plume allège ma vie. je crois bien que si l'on le l'arrachait j'en mourrai, me faire éditer... Tu sais je crois que ma plume m'ayant offert une liberté que l'on m'avait volée, et du coup, la mettre sous le joug d'un éditeur, c'est comme m'enfermer à nouveau? En m'auto éditant, je reste libre et ça m'importe plus que la gloire ou la fortune qui me font plus peur qu'envie.

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  4. Tu as raison de rester la capitaine de ton propre navire.

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  5. C'est comme ça que je le sens et je crois que je préfèrerait faire naufrage avec lui que de l'abandonner, en fait oui, capitaine de voilier, c'est la bonne métaphore ! Je vais aller voir si les moussaillons briquent le pont ;-D Et si la vigie voit un port ou une île à l'horizon !

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  6. "Je peins avec des mots, le verbe est mon geste, l'adjectif ma couleur" Ah que c'est bellement dit !!!
    De la "tune" eh ben oui qu'il en faut ma bonne Dame !!! Plutôt deux fois TUNE !!

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  7. :-D J'étais sûre ma chère MAP que cette phrase te plairait...

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  8. Trop de modestie, c'est très suspect à mes yeux.

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  9. Certes ma chère Berthoise : le plus souvent ça traduit soit un manque de confiance en soi (ce qui fut mon cas, bien des années et j'avais l'air suspecte en effet, sauf qu'en totue franchise, je ne connaissais pas la nature de mon crime), soit une duperie, la fameuse fausse modestie... En fait, j'y pensais hier, à l'humilité feinte, au sujet de Proust, quand je le lis, je le trouve faussement humble (pis de toute façon je n'aime pas sa façon d'inclure le lecteur, (moi en l’occurrence !),dans certaines de ses généralités), ce n'est que mon ressenti, bien sûr. Je ne sais pas pourquoi, y'a un couple Proust-Musso avec des connexions étranges qui s'est fait dans mon crâne ! Je me surprendrai toujours ! :-D

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