Photos : Alice Duffelcocotte et Paula Rhoïde.

jeudi 16 février 2012

Retrouvailles, anniversaire et cimetière !

Petit homme était à Paris, il revient tout à l'heure. ce soir, on boira à la santé des morts, ma grand mère eut eu un printemps de plus aujourd'hui. Elle aimait le vin rouge. Ce matin je repensais à la dalle toute grise de son caveau de ciment sur lequel à passé trente berges, je suis enfin allée me recueillir, prenant mon courage à huit bras, j'avais pas le droit. Bien sûr ça peut paraitre ridicule, à trente ans, on est une femme, n'est-ce pas ? Moi j'étais encore une toute petite fille effrayée, c'est comme ça, et le monde est petit, s'il avait su, je ne sais trop ce qui serait arrivé et j'avais surtout pas le courage de le savoir.
L'habit de ciment gris sous lequel dorment les ossements de ma grand mère est si triste qu'il sera à jamais de circonstances, dans mon coeur, sa tombe est fleurie, d'une volée de fleurs sauvages, aujourd'hui, je vais y repiquer un rosier. Celui au pied duquel avec sa bonne amie elle avait été photographiée. Un jour les morts ne vous manquent plus, c'est autre chose, quelque chose qui fini par être comme un réconfort.

Je n'aime pas les cimetières et leur lits de pierrre. Je n'aime pas les cimetières non parce que la mort m'effraye, il me semble que c'est con d'avoir peur d'un truc inéluctable, mais parce que même à cet endroit les volontés, les dernières ne sont pas respectées, il y a les règles et les codes, le commerce aussi, faut bien que les croque morts se nourrissent.
Je me suis souvent tapé des délires sur mon enterrement, mais à la vérité, vraie, j'aurais voulu être enterrée debout, dans un linceul à même le sol. Enfermée dans ma boite, sous un caveau de marbre ou de béton, il en faudra du temps pour que mon humus aille nourrir les pissenlits ! Ce n'est pas une image, je voudrais vraiment avoir des pissenlits sur ma tombe et si un môme venait me souffler sur les graines, ça me ferait bien plaisir. Et Fred de me dire sans doute : "tu t'en ficherais , tu te rendrais plus compte de rien". Je sais bien, mais un môme qui souffle des graines de pissenlits dans un cimetière, ce serait bien joli et gai. C'est à ça aussi que ça sert de rêver, de mon vivant j'aurais eu une belle mort ! Je sais, je suis barge, mais je suis étonnée que vous en soyez encore surpris ;-)

8 commentaires:

  1. Chez les trappistes ils avaient une dérogation pour être enterrés sans cercueil. Je ne sais pas si c'est toujours d'actualité.

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    1. Option, finir ma vie en fabriquant de la bière et du fromage ? ;-) M'enfin, s'il faut que je devienne abstinente, je veux bien m'asseoir sur mon linceul et qu'on me mette en boite !! Entre deux plaisirs, choisir le meilleur :o)

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  2. Je n'aime pas les cimetières mais surtout le béton qui cache la terre dans laquelle pourraient pousser les pissenlits... et qui empêche de planter des rosiers...
    "...dans mon coeur, sa tombe est fleurie d'une volée de fleurs sauvages..." C'est joliment dit. Tu m'émeus...

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    1. je suis toute touchée de t'avoir émue ma chère Tilleul. Si les cimetières étaient pensés comme des jardins ils inviteraient à la consolation.

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    2. C'est comme ça en Angleterre autour des églises : une stèle verticale et tout le terrain qu'on veut pour l'herbe et les pissebloemen ;o)

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  3. Bon, ben va falloir que je mette à l'anglais ! ;-D

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  4. Quel beau symbole ce rosier replanté !!! Et il porte toujours le souvenir de ta Grand-mère qui a été photographiée devant !!! C'est très touchant !!!

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    1. Oh, merci !! Touchée de t'avoir touchée ma toute chère.:-*

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