Photos : Alice Duffelcocotte et Paula Rhoïde.

vendredi 26 août 2011

Premier conte remanié par ma plume (J'avais promis vous vous souvenez ?)

Il était une fois, deux fois, dix fois, des milliers de fois, un roi, un roi qui voulait être le plus heureux des hommes mais qui n'y parvenait pas. Il s'était pourtant offert tout ce qui s'achète et même ce qui ne s'achète pas vraiment mais quand on a moult argent et pouvoir, on peut tout de même presque tout s’acheter sauf les gens intègres qui jamais ne se monnayent et qui de toute façon sont fort rare à trouver.
Il avait ainsi et entre autres babioles une voiture de sport tape-à-l’œil avec un tableau de bord en diamants rose canari parfaitement calibrés : o,99 cm de diamètre (il a fallu dynamiter, trier et épuiser toutes les mines de la terre pour les dégoter). Régulièrement, il prend son pied en les voyant briller sous la lune tandis qu'il conduit une des nombreuses femmes qu'il a acheté (euh, séduite) vers un restaurant où on sert du caviar d’œufs d'escargots fourrés à la bave d'esturgeon et au foutre de bouc du désert de Dégobi. Une rareté, seuls quelques privilégiés peuvent s'en offrir.
Oui, je sais la vie est trop injuste.

Ce roi apprit de la bouche d'un sage (le sage étant aussi parfois quelqu'un qui pense et qui ne peut s'empêcher de dispenser le fruit, même avarié, de sa pensée) que le seul moyen pour le roi d'être heureux, c'est de porter la chemise de l'homme le plus heureux de la terre.
Le despotique souverain l'apprenant, envoya illico-presto-et-que-ça-saute sa garde rapprochée quérir de part le vaste monde (qui est tout de même un peu petit puisqu'on ne peut pas y vivre heureux et planqué) l'homme heureux en question (bon, j'en conviens, s'il est si heureux, c'est qu'il ne doit pas se poser beaucoup de questions) dans le noble but (puisque, les rois étant nobles, ils ne sauraient avoir que de nobles desseins) de lui piquer sa chemise pour être heureux à sa place, parce qu'il n'y a pas de raison, n'est-ce pas ? Si quelqu'un à quelque chose de plus qu'un roi (des cons, avais-je omis ce détail ?), il faut qu'il le cède au roi, n'est-il pas ? Bref, la garde rapprochée  s'étant éloignée de sa sérénissime majesté pour dégoter l'heureux homme finit par le trouver en train de labourer sous le cagnard et torse poil son champ de pierres, un sourire béat et un regard tout luisant de bonheur. Les gardes le sommèrent (ou l'assommèrent, je ne sais plus) de donner sa chemise à leur souverain. Le pauvre homme, toujours enclin à faire le bonheur de son prochain, devint tout à coup très triste car le malheureux n’avait pas le moindre col de chemise, même bleu, à offrir.

Ainsi, non seulement le roi des cons ne serait pas heureux (mais ma foi on s'en tape un peu, et si vous ne vous en tapez pas, je vous invite fermement à quitter ce blog et permettez moi d’insister) mais en plus il a gâché le bonheur du seul homme heureux de la terre (c'est d'ailleurs ainsi qu'il est passé de simple roi à empereur (toujours des cons ça, ça n'a pas changé)) et ils vécurent malheureux et ne se marièrent pas ensemble : car un conte se doit de finir sur une bonne nouvelle tout de même. Non ?

2 commentaires:

  1. Non,non,non je ne quitte pas ce blog (même pour un diamant rose canari !!!) Je m'y sens trop bien !!!
    Alors là dis donc pour un remaniement c'est un remaniement !!!
    Chapeau !!! EXTRA !!!

    RépondreSupprimer
  2. Oh ben, j'espère bien que tu restes ! Ravie que tu t'y sentes comme un papillon sur une fleur ? Un poisson dans la rivière ? Une hirondelle dans les nues ? Tout ça à la fois ! Waouh !!!

    C'est étrange un diamant rose qui fait cui-cui ;-)

    Merci tout plein !

    RépondreSupprimer