Photos : Alice Duffelcocotte et Paula Rhoïde.

jeudi 25 août 2011

Des reproches, infondés il me semble

On m'a reproché d'écrire des livres pour enfants déguisés en livre pour adultes, trop complexes pour les premiers, trop ancrés dans l'imaginaire et le rêve pour les seconds... Il y a tout de même des lecteurs qui s'y sont retrouvés dans mes histoires et qui ont été drôlement heureux de les lire...
Alors oui, il y a des animaux, des végétaux qui parlent et on me taxe parfois de bonne femme conteuse de carabistouilles au sens péjoratif du terme. Des gens ayant la science infuse ou les lettres cultivées infuses et le jugement assuré et argumenté, de vrais pourvoyeurs de doutes et semeurs de zizanies, qui se fichaient pas mal que mes histoires me faisaient du bien et n'ont vu que l'aspect "je gaspille mon talent" car j'aurais mieux fait d'écrire des choses, plus réelles, plus sérieuses. Je me fichais pas mal de mon soit-disant talent, je ne voulais ni l'exploiter, ni le faire fructifier, je voulais être heureuse, bien dans ma peau et mes baskets.

Mes histoires pourtant sont bien pour les adultes, j'appelle à ce propos l'histoire du ver de pomme qui finit par devenir papillon (ce cher Philibert), faites la lire à un enfant, laid ou mal dans sa peau et il est possible, je dis bien possible, qu'il la vive mal, car un enfant sait de façon innée que l'être humain ne se métamorphose pas et il se retrouve avec l'angoisse du vilain petit canard, un canard ne devient jamais un cygne. Pour comprendre ce symbolisme, il faut une maturité d'esprit, une capacité à faire abstraction de la réalité qu'un enfant n'a pas encore acquise.
Quel besoin, me direz-vous, d'écrire des histoires qui font abstraction de la réalité ? Depuis le mythe de Pandore (et peut-être même avant), il est écrit et conté que l'homme ne peut vivre sans espoir et que c'est cette infime petite chose qui le pousse à lutter pour survivre (pourquoi serait-ce là si c'est inutile ?). Il y a une chose qui me pèse dans la réalité, c'est cette idée fortement colportée, admise aussi hélas, que l'on ne change pas sa nature, qu'on hérite même de celles de ses aïeux. Moi je crois qu'on change de nature en fonction des aléas de la vie, que si il y a une part d'acquis, la vie et les actes et non actes régissent nos vies, je pense même que c'est une aubaine de s'adapter, je serais darwiniste que ça ne m'étonnerait pas !

Alors oui, rien de scientifique dans ce que raconte, même si je m'appuie parfois (souvent même) sur une réalité (comme pour l'histoire de Vaocoin, tout ce qui est écrit sur le ver à soie, sa reproduction, son alimentation est vrai, le fait aussi que, par l'homme, il ne vive plus à l'état sauvage, itou), rien de scientifique même si je crois que l'on descend du singe, que l'homme n'a de "divin" que ce qu'il veut, ça ne m'empêche pas de raconter des carabistouilles ancrées dans l'irréel avec un leitmotiv : la métamorphose impossible, un asticot devenant papillon par exemple, un ver à soie qui vit et mange sans se reproduire, seule chose pour laquelle il semble fait dans la réalité.
En ce moment je me raconte une histoire où un végétal devient papillon. Car cet animal là passe du stade larvaire à celui d'insecte coloré, ce qui symboliquement parlant est très intéressant et porteur d'espoir aussi et surtout parce que je voudrais croire que l'homme à cette capacité de métamorphose, même s'il passerait plutôt de papillon à larve, certains luttent pour que survivent de pures idées d'amélioration, non de l'espèce, mais de l'âme (en dehors de toutes croyances religieuses ou superstitieuses).
Je suis darwiniste mais il n'empêche que, par des histoires profanes, j'entretiens ma foi dans les mythes, j'en ai besoin, c'est un moyen que j'ai mis en place pour m'adapter à la dureté de la vie. Si Darwin n'était pas mort, je me payerais le culot de lui écrire pour échanger avec lui sur ce propos. Sans rêves, sans cette propension à créer sur le papier des métamorphoses impossibles, je serais morte à l'heure qu'il est, car la femme remplie d'envie de vivre que je suis devenue à lutter six années contre l'envie de se fiche en l'air ne vivait qu'à moitié avant ça. Ben oui, c'est comme ça, si j'avais cru en dieu, je crois que ça aurait été plus simple, mais il y a dans ma cervelle un truc qui m'a aidé à tenir, un truc qui se rapproche de la capacité d'adaptation, de l'instinct de survie, un truc réel nourri de chimères... qu'il m'a fallu sortir (et ce fut bien difficile), montrer, et l'entendre être critiqué, raillé, pour pouvoir être cette autre femme qui n'en est qu'au début et qui est pleine d'espoir pour l'avenir.

Si vous m'avez lue jusqu'ici, je vous en remercie ! Le blog aime les textes courts avec photos, je sais, mais des fois, j'ai beau savoir, je fais quand même.

8 commentaires:

  1. Je te souris et t'envoie plein de tendresse :)
    Tu es très belle :)
    Julia

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  2. Merci Julia, je te souris aussi, tendresse également, je ne sais pas si je suis très belle mais j'essaye de faire de mon mieux avec mes qualités, mes défauts, mes fissures et le reste pour construire mon petit bonheur, quand je suis heureuse c'est communicatif ! Et c'est une jolie raison pour fabriquer son bonheur !

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  3. ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

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  4. ********************************************

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  5. Complètement infondés ! Non mais, pour qui ils se prennent ?
    ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ aussi ;-)

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  6. Des gens qui veulent comprendre ou chercher des poux, ou les deux, j'ai jamais eu de poux et j'ai jamais su me faire comprendre !!!
    Tiens tout à l'heure j'ai retrouvé dans un petit carnet les phrases que MONSIEUR Massoudy avait calligraphiées... Le proverbe "si l'idée est au bout du pinceau, pourquoi chercher le bout de l'idée" et bien ma foi, ça vaut pour ma plume, à bien y réfléchir, je ne sais pas d'où, ni comment ça sort ;-)) Alors pourquoi l'expliquer ?

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