Photos : Alice Duffelcocotte et Paula Rhoïde.

mercredi 17 août 2011

Fais chier !

J'avançais à tâtons, heureuse dans mes nouveaux projets. Discrète, en attendant de m'y fortifier et de pouvoir en parler sans que les critiques pleuvent, attendant le moment où, engagée, je ne pourrais plus revenir en arrière et puis voilà on est venu me tirer les vers du nez, une personne à laquelle j'ai été jadis très attachée, avec qui j'ai essayé d'avoir des rapports courtois mettant de l'eau dans mon vin et lui demandant en contrepartie de ne plus me poser de questions, parce que j'ai l'esprit en arborescence et que si je me mets à réfléchir je vais aux bout de la branche de l'idée et je me fais du mal, car sur mes branches suintent bien des peines et bien des plaies. Me voilà pleine de questions à rouvrir mes plaies pour me consoler d'avoir dû me fâcher, à ronger cet os que je ne voulais pas ronger, triste à ce que je fais,  alors que voilà six années maintenant que j'essaye par tous les moyens d'être heureuse comme je peux avec les moyens que j'ai.
Vraiment, vraiment j'en ai assez, assez au point de venir écrire ce billet ici dans l'espoir de trouver du réconfort, moi qui n'ose quasiment plus rien demander tellement j'ai peur qu'on me dise non ou qu'on m'accuse de je ne sais quoi, qu'on me demande de revenir quand j'irai mieux ou après être allée chez le psy. Je n'ai jamais caché que j'avais besoin de douceur et d'affection, mais je suis désormais capable de me replier sur moi, moi qui aime la compagnie des autres, juste pour aller mieux et n'enquiquiner personne, me privant de ce dont j'ai besoin pour me reconstruire, soigner une plaie, panser une peine, à savoir être entourée et me savoir aimée.
Mais que j'explique ou que je n'explique pas, de toute façon, c'est du pareil au même et moi qui depuis toujours me remets en cause, je sais déjà qu'on finira par me dire que c'est moi qui ai un problème. Ben oui, je traine mes casseroles de mon mieux et j'essaye souvent en vain de construire ma vie comme je peux, je ne demande plus rien si ce n'est qu'on ne me juge plus, c'est même pour ça que j'ai arrêté de créer : parce que j'en ai assez des jugements des autres J'ai pris cette décision pour me protéger, faisant de la peine aux gens qui m'aiment, tout heureux qu'ils étaient de me voir si heureuse et épanouie au moment où la création, l'inspiration jaillit de mon esprit. Moi si triste tout de même de les décevoir un brin, de n'être pas assez solide.
J'avais, après avoir fait un gros travail sur moi même, réussi à être heureuse et très heureuse sans ça, où faut-il que j'aille et que faut-il que je fasse pour juste avoir la paix et la sérénité à laquelle j'aspire pour pouvoir me reconstruire ? Je suis fatiguée une fois encore et on me dira que je suis trop sensible, qu'il faut que je fasse abstraction, je sais bien, je la connais la musique (parole et parole et parole) mais j'ai poussé comme ça et je ne sais pas faire abstraction, ni vivre ma vie comme si de rien n'était. Je rêve d'amnésie, quel joli pays ce doit être, mais je suis née avec une mémoire d'éléphant qui fait des miettes, qui mouds ses chagrins pour les réduire en cendres et qui n'a désormais plus la consolation de se dire que ça pourra toujours faire une jolie histoire, je suis trop fragile pour être artiste.

PS : ce type est aussi un homme bourré de qualités, sinon je ne me serais jamais attachée et moi je ne fais jamais semblant quand je m'attache, j'envisage toujours ça pour une vie ou bien deux, je tolère et suis prête à me couper en quatre (ce qui n'est jamais bon), car je suis difficilement approchable et apprivoisable, distante non par fierté mais pour me protéger, c'est que je suis fragile et que j'ai bien du mal encore aujourd'hui à me croire aimable, question de chemin de vie, mais il ne sait pas y faire avec moi et depuis le temps que j'essaye de me détacher j'espère que cette fois je vais y parvenir. Il faut de tout pour faire un jardin mais si on cultive les oignons avec les poireaux les uns poussent au détriment des autres, et dans cette amitié vaine, je crois bien que je suis le détriment, sur la défensive, ce que je déteste, je veux être cette femme sympathique et sensible que je suis lorsqu'on ne me pousse pas dans mes retranchements, je travaille, je travaille sur moi, mais j'aimerais bien changer de sujet !

4 commentaires:

  1. BISOUSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

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  2. A toi aussi et une pluie d'étoiles ! ***********************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************

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  3. Chercher, tâtonner, râler, pleurer. Qu'il est long et dur le chemin vers soi.

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  4. Oh que oui ma chère Berthoise !

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