Photos : Alice Duffelcocotte et Paula Rhoïde.

samedi 17 septembre 2011

Après le billet à chaud, un billet à froid

Spéculoos était un lapin comme je n'en ai jamais connu. Il avait un clapier aménagé avec plusieurs caisses à vin trouées. Il pouvait aller de l'une à l'autre et s'y cacher. Oh, ça ne résistait pas à la venue d'un furet. Les caisses sont toutes souillées du sang de mon petit lapin qui aimait beaucoup les cunifloc, mais préférait et de loin les câlins, toujours à venir vers nous, nous faire la fête. Son enclos était assez grand, couvert par le dessus pour éviter que les chats aillent lui chercher des noix. L'hiver, il sautait dans la neige, il adorait les 'chus', des berces en réalité, et les fleurs de trèfles et de pissenlits, Fred le regardait manger et chantonnait la chanson de Joe Dassin : 'la fleur au dent s'était tout ce que j'avais", ça nous faisait marrer. Des fois, on lui faisait un câlin à quatre mains, il était content, moi j'étais fascinée par ses oreilles tombantes et son petit oeil  torve, je l'avais imaginé philosophe, m'enfin maintenant il n'a plus de cerveau.
Lorsque petit homme me l'a offert, il était tout seul dans son enclos de verre, déjà gros, il est venu se coller à la vitre, c'est comme ça que ce lapin et moi on est rentré ici. Bien sûr il était déjà vieux pour lui apprendre des tours mais c'était pas grave, on l'avait sauvé d'une mort certaine, m'enfin on avait pas pensé au furet putoisé, qu'un adulte ou un môme irresponsable à du lâcher sans le surveiller. Pourtant ce lapin était un miraculé, il avait fait a priori un AVC, mais il avait récupéré, envie de vivre, sans doute, mais bon, comme dirait l'autre c'était son heure et quelle triste heure.
On a appelé la SPA, qui ne prend pas les furets, alors on a dû appeler les ch'tis furets qui ont demandé si on avait de quoi nourrir la bête. Elle a un cerveau dans la panse, ça suffira bien, d'ici à ce qu'ils débarquent en faisant un topo sur ces bêtes adorables, moi tout ce que je vois, c'est mon lapin, la boite crânienne ouverte et la bête le ventre plein de cet adorable lapin.

14 commentaires:

  1. Pauvre petit Spéculoos !!! Comme j'ai eu l'occasion de lui faire des calinous ça me fait également de la peine !!!
    ♥ ♥ ♥

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  2. Oh, je me doute, il était adorable mais dans mon coeur y'a un paradis pour les lapins et il y sera bien au chaud, avec pépère, petit lapin blanc et Miquette. Et qu'un furet essaye d'y entrer tiens ! A quatre ils seront bien. C'était l'année du lapin en horoscope chinois ben ça je dois dire que la vie à un drôle d'humour, parfois.

    Je t'embrasse ma toute chère,

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  3. C'est cruel un furet... un peu comme des humains quand ils vous rongent la cervelle et vous laissent la tête vide et dans certains cas quand ils vous bouffent aussi le vie...
    Bises posthumes à Lapinou, pensées consolatrices pour vous deux...

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  4. Oui, Michèle, c'est tout à fait aussi ce à quoi j'ai pensé, la métaphore est parlante, moi qui relisais mes fables, je ne sais s'il en existe une sur les manipulateurs mentaux mais incarnées par un furet ce serait tout à fait opportun.

    Merci, je vais aller fleurir sa petite tombe (j'ai pas voulu le mettre à l’équarrissage, il aurait plus manqué qu'on fasse de la colle de sa jolie petite peau).

    Bises aussi et beau, très beau dimanche

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  5. C'est trop triste et désolant cette fin là... pensées tendres et réconfortantes d'une grande amies des bêtes...

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  6. Et oui c'est vrai les furets sont très doux et câlins avec les humains (quand ils sont domestiqués) mais ce sont de redoutables prédateurs pour les autres petits animaux... :(

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  7. Merci Julie, c'est dur, surtout de sortir le matin. Quant au furet, il ne peut pas lutter contre son instinct le soucis c'est que les humains sont irresponsables, un animal domestique ça se surveille ou ça se conduit à la SPA ou à l'asso qu'on a appelé si on ne veut plus s'en occuper. Les animaleries devraient aussi ne pas les vendre comme des petits pains, mais bon on vie dans ce monde ci pas en utopie

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  8. Enfin c'est dur aussi quand j'épluche une carotte ou une pomme, m'enfin , c'est la vie, c'est ainsi.

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  9. Triste histoire que je lis là, en effet...bonne fin de dimanche...

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  10. Merci Pierrot, oui, la vie est triste parfois, c'est comme ça. Très bonne fin de dimanche aussi.

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  11. Pauvre Spéculoos et pauvre Sandrine !

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  12. Merci ma chère Berthoise, il repose en paix, dans le giron de la terre, moi ma foi, il me manque.

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  13. C'était un drôle de lapin, qui préférait les caresses aux bouquets d'herbes qu'on lui cueillait... Je me dis qu'il n'a pas souffert...

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  14. Je sais pas, mais son état, c'était violent à regarder tout de même. Ouais va falloir que je désherbe un brin les "mauvaises" herbes que je laissais pousser pour lui.

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