...mon écriture n'est pas un travail (si j'avais pu en vivre, j'en aurais été forte aise, certes, joindre l'utile à l'agréable et l'utilitaire, quoi de plus simple et de plus heureux ?) et ne le deviendra jamais, je l'espère.
Mon écriture est le chant de mon âme, alors mon âme chante peut-être de guingois, peut-être n'est-elle pas dans le bon ton, hors mode, pas ancrée dans la bonne époque, jouant à contre-temps. Peut-être que le bruit des casseroles que je traine ne donne pas un rythme plaisant, qu'en sais-je et qu'importe ?
Pourquoi diantre vendrais-je mon âme à un éditeur qui viendrait, de son esprit et de ses mains agiles, transformer ce chant venu de je ne sais où pour m'apaiser en produit de consommation formaté. Oui, j'aurais voulu gagner ma vie de ma plume, car elle est un des plus beaux cadeaux que la vie m'ait fait et que ça aurait été plus simple et si chouette.
Mais dénaturer ma plume, me torturer l'âme ce faisant et pourquoi diantre, fichtre et même foutre dieu ? Pour plaire ? Connaitre la gloire et la fortune ? Non, si je sors encore des livres dans l'avenir je les ferai à ma façon, car je ne veux pas plaire, ou vendre à tout prix des bouquins, je veux juste que mon âme chante de la façon la plus pure possible, dans cet élan naturel qui me surprend. La vie m'a donné ça, c'est pas gaulé ou formaté pour la société de consommation actuelle ? Eh bien perso, je m'en fiche, parce que j'ai à ma disposition un véritable espace de liberté : mes mots sur le papier, et je sais que cette liberté a un prix, celui d'être incomprise souvent, jalousée parfois et de s'entendre dire : "c'est qui celle-là qui ne se plie pas aux règles ? ". Et quelles règles ? Ce contrat tacite qui voudrait que tous les artistes cherchent la gloire ? Moi "c'est pour l'amour, pas pour la gloire, que je viens vous voir" (Leprest), moi on peut bien ne pas aimer ma plume, vouloir que je change son style que je l'habille d'un autre costume, mais je n'en ferai rien, bien des fois dans ma vie, j'ai du changer pour m'adapter à la situation.
Ma plume, elle, restera ce qu'elle est, je me le promets et mine de rien, y'a des gens pour les aimer, mes histoires qui, peut-être, raisonnent à l'unisson avec des âmes qui trainent des casseroles, qui chantent de guingois, allez savoir ? Moi je ne sais pas, je ne veux pas savoir, je veux être libre de m'exprimer sans être censurée par l'absolue nécessité de connaitre la gloire de voir mon nom en lettres d'or chez un éditeur de renom qui jugera que mon bouquin, après amputation, emplâtres et j'en passe sera digne de valoir son pesant de cacahuètes et d'arbres abattus. Aujourd'hui, je crée comme ça, tout seul, et j'ose à me laisser aller, il m'aura fallu cinq ans pour en arriver là, et il faudrait que je fasse machine arrière au nom de la gloire ou de la fortune ? M'enfin !
Je revendique sur le papier, mon droit à aligner les mots comme il me plait, ben oui, je sais, je suis culottée !
PS : Euh, j'ai rien contre les éditeurs qui font leur boulot, d'ailleurs j'achète des livres c'est pas la question, la question c'est de laisser mon âme chanter selon sa nature.
Vous imaginez un chef d'orchestre, un prof de chant ou de musique en train d'apprendre à un moineau à pousser d'autres trémolos que les siens ? Vous avouerez aisément que non. Ben quand j'écris, je suis comme le moineau sur sa branche, je pousse ma petite chansonnette. Des fois, y'a des gens que ça agace et qui balancent des cailloux ou du plomb à ce maudit moineau qui ne veut pas se taire et d'autres qui s'arrêtent, écoutent et cherchent d'où vient la musique, d'autres enfin qui passent leur chemin en entendant rien, c'est comme ça, c'est la vie. Moi, je veux juste siffler peinarde sur ma branche, m'enfin j'ai rien contre une obole dans ma casquette ! Voilà, j'ai tout bien résumé ? Non ? C'est pas grave : je reviendrai dire ça d'une autre manière s'il le faut ;-D
Souviens-toi, un jour, Saint-Spéculoos t'a dit :
RépondreSupprimer"Bon courage pour refourguer ça à un éditeur."
;-)
Extrait de Six histoires en quête de lecteurs
La réponse c'était pas un truc du genre : à notre époque y'en a plus besoin ?, nan parce que tu connais mieux mon texte que moi ;-)
RépondreSupprimerCoucou jeune moineau sans cage !!! Je te sens bien là-haut sur ta branche !!! Tes mots sur le papier chantent en Fa ou en SI de belles mélodies !!!
RépondreSupprimer"Mon écriture est le chant de mon âme, voilà qui est dit et bien dit !!!!!
YOUPIIII !!!!
♥ ♥ ♥
Oh merci, ma toute chère MAP, je ne sais pas avec quelle clef j'ouvre mes partitions mais oui je me sens libre en effet et drôlement bien dans mes plumes !
RépondreSupprimer[ Bon, tu t'en doutes mais c'est un texte 'plop' de toutes façons en ce moment je n'écris que comme ça :-) ça un côté festif de bouteilles qu'on ouvre. Enfin je trouve ;-)]
C'est quoi un éditeur ?
RépondreSupprimer... A ça, c'est une grosse question, y'en a de tant de sortes qu'en faire une classification détaillée prendrait des lustres, mais si un anthropologue se penchait sur la question et se faisait éditer (c'est incongru, non ?), j'achèterai le bouquin, dis donc, je suppose qu'entre le petit éditeur investi par la mission oh combien merveilleuse et futile : de sauver la poésie en livre (même si c'est pas un créneau rentable) et ceux qui s'emploient à produire des bouquins qui sont dans les supermarchés comme des boites de petits pois : 'on tend le bras on le fiche dans le caddy, la marge est confortable', il doit y en avoir une sacrée diversité ! M'enfin j'ai cherché, un éditorialiste, c'est même pas l’entomologiste de l'édition, pffffff aucune logique dans le vocabulaire, je trouve. Je voyais bien certains énergumènes empaillés dans des cabinets de curiosités, ancêtres de futurs muséums d'histoires non naturelles...
RépondreSupprimerMerci pour l'explication, je prends !
RépondreSupprimerOh ben de rien ! ;-)
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